1- POINT SUR L'EVOLUTION DE LA SITUATION SANITAIRE
La semaine qui démarre est celle du début du déconfinement en France. Jour après jour, nous suivrons l’évolution du nombre de nouveaux cas, de sorte de mesurer les conséquences du déconfinement sur une éventuelle reprise de la pandémie.
La semaine dernière, la situation était la suivante :
En Grande Bretagne, le nombre de nouveaux cas quotidiens atteint un plateau situé à un niveaux élevé. La période de confinement est prolongée jusqu’au 1er juin. En Allemagne et en France le nombre de nouveaux cas continue de décroître (209 le 10/05/2020. Le déconfinement s’organise et le nombre des nouveaux cas quotidiens va être surveillé de près.
Aux Etats Unis, le ralentissement du nombre de nouveaux cas est très lent. On assiste à une diffusion progressive d’un état à un autre. Lorsque l’épidémie diminue dans un grand Etat, elle accélère dans un autre. On assiste cependant à une diminution du nombre des nouvelles hospitalisations depuis 15 jours.
Dans l’Etat de New York, la baisse du nombre d’hospitalisations est avérée, tout comme celle du nombre de décès. En revanche, la prévalence du virus a été revue à la baisse, puisqu’elle est estimée à 20% de la population, contre 25% la semaine d’avant. Ces chiffres sont issus d’enquêtes sérologiques régulières.
2- POINT SUR LES TRAITEMENTS
Le Remdesivir a été approuvé en urgence par la FDA (Food and Drug Administration) et vient d’être autorisé au Japon. Mais les études sont contradictoires. Par ailleurs, l’administration de ce traitement se fait par injection à l’hôpital, d’où un risque de saturation de certains services hospitaliers.
En Europe, les premiers résultats de l’étude Discovery, qu’on ne cesse d’attendre, devraient être connus le 14 mai.
Le laboratoire Pfizer commence à administrer son vaccin expérimental et Regeneron annonce que son anticorps pourrait être prêt à l’automne.
Le seul domaine où les améliorations sont convaincantes est celui des tests, tant en termes de fiabilité que de disponibilité.
3- MISE EN OEUVRE DE MESURES DE DECONFINEMENT
Plusieurs pays européens ont commencé à déconfiner. En Bavière, 99% de l’économie sera ouverte fin mai. Du fait de l’image de sérieux des allemands, d’autre pays pourraient s’inspirer de la politique allemande.
L’Autriche est le pays européen le plus avancé dans le déconfinement. Les commerces sont ouverts depuis le 14 avril et presque un mois après, aucun signe de reprise de l’épidémie n’est perceptible. En effet, le nombre de nouveaux cas quotidiens est inférieur à 50.
L’américain Apple fait état d’une baisse de 80% de la mobilité des personnes en Europe et aux Etats Unis. Même en Asie (données non disponibles pour la Chine), la normalisation est très lente.
Il est donc probable qu’un retour à la normal doive s’envisager dans une optique de moyen terme
.Dans les semaines qui viennent, l’attention va se focaliser sur la réussite du déconfinement et le risque de reprise de la pandémie en Europe et aux USA.
4- POINT ECONOMIQUE
Aucun chiffre ne peut être interprété sans avoir à l’esprit que ceux sont les Etats qui ont arrêté l’économie, comme s’ils réalisaient un crash test avec l’économie. De ce fait, et à ce jour où le déconfinement se met en place, les chiffres économiques sont épouvantables.
En avril, le taux de chômage aux Etats-Unis est passé de 3,4% de la population active, à 14,7%. 20 millions d’américains se sont « inscrits » au chômage :
- 6 millions issus d’entreprises de moins de 50 salariés,La Commission Européenne à donner ses prévisions de récession pour 2020 : 7,7% dans la zone Euro, 8,2% en France et 6,5% en Allemagne.
Pour la Banque Centrale d’Angleterre, nous assistons à la plus grande récession depuis 1706, celle de la crise de la bulle de la mer du Sud. Cette crise qui a notamment ruiné Isaac Newton qui avait alors déclaré : « j’étais capable d’anticiper les mouvements des corps célestes, mais pas la folie de la vie des hommes ».
A présent, les Etats vont se concentrer sur le redémarrage de l’économie. Néanmoins, la trajectoire économique d’après confinement est assez incertaine. Par exemple, un mois après la levée du confinement, la consommation chinoise reste 15% en dessous de ses niveaux d’avant confinement.