Point sur les nouveaux cas et décès au 9 avril 2020
Vous trouverez en annexe une synthèse de l’évolution des nouveaux cas et des décès sur la semaine dernière. En Italie et en Espagne, la tendance est une stabilisation de la hausse de nombre de nouveaux cas et de décès.
Le constat semble le même dans les autres pays d’Europe.
Aux Etats-Unis, la tendance semble se stabiliser. Au Japon, la situation doit être suivie de près.
La semaine qui débute va être marquée par des évolutions ou des précisions sur les politiques sanitaires des Etats. C’est pourquoi, il nous a paru important de faire un tour d’horizon des politiques restrictives en vigueur dans les Etats.
Conséquences économiques de la crise du coronavirus
2.1- Mise à l’arrêt de l’économie et mesures de soutien
La récession actuelle a ceci de très particulier, qu’elle a été organisée par les Etats, pour éviter la propagation du virus. En même temps qu’ils imposaient un confinement, les Etats mettaient en œuvre des politiques de soutien de sorte de maintenir l’outil de production prêt à redémarrer. Cette organisation de la mise à l’arrêt de l’économie est illustrée par le graphique ci-dessous :
Cette mise à l’arrêt de l’économie se traduit par des difficultés de trésorerie pour les entreprises :
Cherchant à tout prix à ce que ces difficultés de trésorerie n’aboutissent pas à des faillites, Etats et Banques Centrales ont mis en œuvre d’impressionnantes politiques de soutien aux entreprises. Le montant des mesures budgétaires prises par les Etats varient de 1,9% du PIB pour la France, à 8,3% pour les Etats-Unis, en passant par 4% pour l’Allemagne.
2.2- Coût et financement de la crise : le cas de la France
L’institut de recherche économique allemand IFO, estime le coût de la mise à l’arrêt d’une durée de deux mois de l’économie à un montant compris entre 176 et 298 milliards d’euros, soit une réduction de la croissance annuelle de 7,3 à 12,3%. Le même institut évalue le coût d’une extension du confinement à 18 à 35 milliards d’euros par semaine, soit entre 0,7 et 1,4% du PIB.
De ce fait, la dette française devrait avoisiner les 115% du PIB fin 2020. Cette forte augmentation est due à l’accroissement de la dette (le numérateur du ration dette sur PIB) et à la diminution du PIB (le dénominateur du ratio.) Ce montant est-il soutenable ?
Le graphique ci-dessus montre l’évolution du taux d’émission des emprunts d’Etat à dix ans sur les quinze dernières années. Ce taux étant quasiment nul aujourd’hui, le coût de l’accroissement de la dette sera très faible sur les dix prochaines années. En effet, l’Etat ne rembourse pas sa dette, mais la renouvelle à chaque échéance. En 2030, la question du coût du refinancement de cette dette se posera.
De plus, la Banque Centrale Européenne inondant les marchés de liquidités, la levée de cette dette nouvelle ne posera pas de problèmes.
Le mouvement de panique ayant abouti à un krach boursier en mars semble s’être calmé. Comme l’indique le graphique ci-dessous, on constate, rétrospectivement, une forte corrélation entre la baisse des indices actions et le nombre de nouveaux cas quotidiens en Italie. La forte réaction des Etats et Banques Centrales a rassuré le sentiment de « perte de contrôle » connu pendant tout le mois d’avril.
Les marchés actions ont fortement rebondi ces trois dernières semaines et la question de savoir s’il est opportun de revenir sur les actions se pose légitimement. Le graphique ci-dessous illustre les ratios cours/bénéfices des grands indices boursiers sur les quinze dernières années.
On y constate que les ratios cours/bénéfices se situent à des niveaux relativement élevés. On notera, par ailleurs, que ces derniers n’intègrent pas encore les révisions de bénéfices que ne vont pas manquer de publier les entreprises pour 2020 et 2021.
Sauf dans une optique très long terme, le retour sur les actions est probablement encore prématuré.