Performances 2020 (au 15/04/2020) |
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CAC 40 |
-27.9 % |
S&P 500 |
-14.6 % |
Shanghai |
-8.8 % |
Taux à 10 ans (au 15/04/2020) |
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France |
0.068 % |
Allemagne |
-0.44 % |
Etats-Unis |
0.64 % |
Si l’on martelait en début d’année que les indices boursiers mondiaux étaient survalorisés, la question se posera également post-confinement, malgré la dégringolade qu’ils ont subie début mars 2020.
Nous vivons une période exceptionnelle où les économies, aussi bien développées qu’émergentes, sont à l’arrêt à cause de l’épidémie de Covid-19 et les mesures de distanciation sociale, essentielles pour contenir la diffusion du virus à ce jour.
Les marchés ont forcément mal vécu cette incertitude qui s’est traduite par une hausse spectaculaire du VIX, l’indice mesurant la volatilité des marchés américains (surnommé « indice de la peur »). Après une année 2019 où il ne dépassait que très rarement la barre des 14 points, il est brusquement monté à plus de 80 points mi-mars 2020, niveau qui n’avait plus été atteint depuis la Grande Crise de 2008 - 2009. Il est aujourd’hui aux alentours des 40 points.
Cet accroissement de la volatilité a engendré la chute des grands indices boursiers, probablement due à un sentiment de « perte de contrôle. » On notera, en particulier une corrélation entre l’accroissement du nombre de nouveaux cas en Italie et la chute de l’indice S&P500.
Mais, au-delà des marchés financiers, cette incertitude se ressent au niveau de l’économie des pays atteints par la crise sanitaire. De nombreuses questions se posent aujourd’hui :
Le Fonds Monétaire International (FMI) a récemment décidé de donner son avis sur ses différents points. L’équipe d’analyse de Mensbridge & Associés a souhaité vous faire partager les conclusions de l’institution.
Pour le FMI, il est clair que 2020 sera une année de récession mondiale. L’institution table sur une croissance de -3 % sur l’année. Ce chiffre est exorbitant par rapport à celui que l’on avait connu en 2009, au plus fort de la crise des subprimes, qui était de -0.1 %. Une croissance de -3 % en 2020 se traduit par : toutes les économies, développées ou émergentes, sont en crise et cela va durer toute l’année.
Le FMI pointe d’ailleurs du doigt que ce chiffre ne saurait être une dernière estimation puisque, au final, cela dépendra de l’état des entreprises publiques et privées une fois la sortie du confinement actée. Rappelons qu’à ce stade, il est estimé qu’Air France perd environ 25 millions d’euros par jour !
L’institution départage ce taux de croissance prévisionnel entre :
Bien sûr, ce chiffre pourrait être bien pire. Pour éviter cela, les conseils du Fonds aux différents gouvernements sont :
Dans cet océan de nouvelles préoccupantes, le FMI lance tout de même une bouée de sauvetage en se projetant dans un « après confinement ». L’institution martèle qu’il faudra une action rapide et coordonnée des Etats afin d’éviter que la récession ne s’empare aussi de 2021. Pour cela, elle préconise :
Si les cartes sont bien jouées, l’institution prévoit des taux de croissance en 2021 en forte hausse dans toutes les zones. On notera une prévision de 4.7 % pour les Etats-Unis, de 4.5 % pour la France et de 6.6 % pour les économies émergentes (bon an mal an le chiffre de la croissance chinoise, remis en question régulièrement).
Au final, 2020 sera une année de vaches très maigres, ce qui était à prévoir. Nous pouvons cependant espérer un rebond de la croissance mondiale dès 2021 malgré des incertitudes qui, aujourd’hui, restent nombreuses et un risque de voir les Etats-Unis s’enfoncer encore plus dans le protectionnisme.
Nous finirons cette note par une citation de Lao Tzu qui s’adapte très bien aux temps que nous vivons :
« Les nouveaux débuts sont souvent déguisés en douloureuses fins »
Achevé de rédiger le 16 avril 2020