La conjoncture rend les SCPI attractives pour deux raisons : leur rendement(4,35% en moyenne en 2018) et leur faible volatilité.
Ces deux variables permettent aux investisseurs de pallier la faible rémunération des placements sans risque et d’éviter les fluctuations boursières. Un point d’interrogation demeure chez les investisseurs : la liquidité associée à un investissement en parts de SCPI.
- Est-elle similaire à la liquidité d’un bien immobilier ?
- A celle des valeurs mobilières ?
- Qui assure la liquidité ?
- Est-elle garantie ?
En réalité il convient de distinguer la liquidité sur deux types de SCPI : les SCPI à capital fixe et les SCPI à capital variable.
Les associés de SCPI à capital fixe qui souhaitent revendre leurs parts passent un ordre de vente auprès de la société de gestion qui l’inscrit dans son carnet d’ordres. L’ordre de vente indique un nombre de part et le prix de vente minimum souhaité par part. Dès lors que l’associé cédant est en tête de liste du carnet d’ordres, la société de gestion va confronter sa demande avec les offres d’achat. Si un investisseur propose un prix d’achat équivalent a minima au prix de vente indiqué, l’ordre est exécuté.
La liquidité sur les SCPI à capital fixe est donc fortement dépendante de l’offre et de la demande : si un nombre important d’associés souhaitent vendre et que le nombre d’acquéreurs ne suffit pas à racheter les parts de tous les cédants, le délai d’attente pour la cession des parts est susceptible de s’allonger sur plusieurs semaines.
En cas de crise de l’immobilier aigüe et d’une absence total d’acquéreurs, la SCPI serait alors obligée de revendre une partie de ses actifs et de procéder à une réduction de capital de sorte à rembourser les associés sortants. Néanmoins, ce processus est lent et fait suite à un nombre de décisions important de la part de la société de gestion de la SCPI ou de son Assemblée Générale.
Les SCPI à capital variable procèdent à des augmentations et à des réductions de capital, au rythme des entrées et sortie des investisseurs.
Sur demande, un associé peut céder ses parts à la SCPI pour une valeur prédéterminée. Cette valeur de retrait est fixée en fonction du prix de souscription, duquel sont déduits les droits de collecte (en moyenne 10%).
Le prix de souscription est quant à lui fixé en fonction de la valeur du parc immobilier, selon une règle imposée par l’Autorité des Marchés Financiers. Il n’y a pas donc pas de décalage important entre la valeur des parts et la valeur du parc immobilier, ce qui peut arriver sur un marché de gré à gré où la perception de l’investisseur joue sur le prix demandé ou offert, et influe sur la liquidité.
Une fois la demande reçue, la SCPI s’organise pour compenser la vente par un achat ou grâce à sa trésorerie. De ce fait, la liquidité est a priori mieux garantie car le vendeur n’a pas à trouver un acheteur de lui-même et n’est pas non plus dépendant d’un carnet d’ordres.
Malgré tout, la liquidité n’est absolument pas garantie sur les SCPI à capital variable : si les retraits devenaient plus nombreux que la collecte sur plusieurs trimestres, la trésorerie de la société de gestion ne suffirait plus à racheter les parts. Elle serait alors amenée à céder des actifs de sorte à constituer un fonds destiné à rembourser les associés.
Même sur une SCPI à capital variable, il est donc primordial de suivre l’évolution de la collecte brute, du nombre de retraits et du ratio qui les confronte dans le but de sortir à temps si les retraits prennent une proportion trop importante.
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